mardi 24 mai 2011

Grandaddy : l'épilogue de "The Sophtware Slump" ou la solitude glacée du mineur

Deux chansons qui clôturent le définitivement superbe album qu'est The Sophtware Slump de Grandaddy (2000), une sorte de OK Computer en plus lo-fi et en beaucoup plus attachant. Enfin, ce n'est que mon avis... De toute façon, j'adore ces deux albums, donc faut vraiment pas vous sentir offusqué. Ces deux chansons forment un diptyque d'une intelligence rare, un peu à la manière de "Brain Damage" et "Eclipse" sur Dark Side of the Moon de Pink Floyd. Nous sommes d'ailleurs également ici dans le domaine de la science-fiction. 

La première chanson, "Miner At The Dial-A-View" raconte l'histoire d'un mineur très loin de chez lui (la chanson suggère qu'il se trouve sur une autre planète ou sur un astéroïde). La seule façon de voir ceux qu'il aime est d'utiliser une machine nommée "Dial-A-View", une sorte de "Google Earth" en temps réel. Le mineur est parti depuis très longtemps, voit sa famille, ses amis s'estomper dans les brumes du temps et ne peut rien faire contre l'oubli. C'est une chanson qui parle de la solitude, de la distance, du manque et de la perte. Subtilité supplémentaire de la chanson : le mineur semble s'adresser à quelqu'un en particulier en utilisant le "you" (sa femme ?) et "Dial-A-View" se prononce comme "I love you"... Jason Lytle, la tête pensante de Grandaddy, aime les messages cachés. 


La seconde chanson ("So You'll Aim Toward The Sky") est en quelque sorte la suite et la conclusion de la première : c'est le rêve du mineur. Sur l'album, les deux chansons se suivent sans interruption. Le mineur rêve qu'il s'envole vers le ciel (un comble pour un mineur), loin de toute forme de douleur. Ce morceau est un des summums de la pop éthérée : on ne peut faire plus aérien sans se brûler les ailes. Bref, un chef-d'œuvre mélodique, rempli d'humanité. Et sans doute la meilleure chanson pour aborder l'univers de Grandaddy si vous ne connaissez pas ce groupe...

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