dimanche 12 juin 2011

Slint, "Glenn" : mais où cela nous mène-t-il ?

Le groupe Slint a traversé la galaxie rock de manière fulgurante, avec deux albums et un seul EP. Le premier album, Tweez (reconnaissable à sa pochette en noir et blanc représentant un Saab sur une route boisée et hivernale et à ses titres reprenant les prénoms des parents des membres du groupe ou du chien du batteur) a été enregistré par le Steve Albini en 1987 et est sorti en 1989, sans faire beaucoup de vagues (faut dire qu'il n'est pas facile d'écoute, cet album, et assez bordélique). Leur second album, Spiderland, sorti en 1991, est une des pierres angulaires du post-rock, pour ne pas dire la pierre angulaire du post-rock : c'est la technique et la fureur déjà présentes dans le premier opus de Slint mais ici maîtrisée, ordonnée et contenue... J'ai passé mon temps à écrire une chronique complète sur Spiderland ici, donc je ne vais pas me répéter.

Après Tweez mais avant Spiderland, le groupe enregistra deux instrumentaux, "Glenn" et "Rhoda" (une version mieux foutue d'un titre déjà présent sur Tweez). Ces deux morceaux ne furent réunis qu'en 1994, après la mort du groupe, dans un EP intitulé simplement... Slint. Oui, pourquoi faire compliqué ? Dans "Glenn", on retrouve tout ce qui fera le succès critique de Spiderland : un morceau très contrôlé fait de progressions rythmiques et mélodiques qui ne mènent... nulle part. Le morceau tourne en rond, avec ses montées et ses descentes. À la toute fin, sur fond de mélodie répétitive et hypnotique qui en inspirera plus d'un (la première chanson qui me vient à l'esprit quand on parle de répétition "à la Slint" est la très belle "Corrupted Endeavor" du trop méconnu Jessamine), la guitare prend subtilement une tournure plus grave. "Subtilement", c'est le maître mot pour Slint : il faut vraiment écouter pour entendre.

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